Les Prix du Lieutenant-gouverneur reconnaissent l’apogée de l’accomplissement artistique

Les Prix du Lieutenant-gouverneur reconnaissent l’apogée de l’accomplissement artistique

Greg Toole

Comme que j’écris, c’est le jour d’après la cérémonie des Prix du Lieutenant-gouverneur pour l’excellence dans les arts. Hier soir, trois personnes bien méritoires ont été décernés le plus haut prix qu’on a à offrir les individus de notre province. La communauté des arts s’est rassemblée afin de célébrer cette occasion à un événement spécial à la résidence de la Gouverneure; un aboutissement de sorte pour nous du travail que nous faisons pendant l’année entière. D’un côté personnel, ce fût aussi mon introduction à plusieurs membres de la communauté dont je me réjouis de collaborer avec afin de servir l’entièreté de la communauté des arts. L’ouvrage et le dévouement du personnel d’artsnb était aussi manifeste pendant cette soirée. Chacun contribua d’une façon ou autre au succès de cet événement, et on les applaudit sincèrement.

Les lauréats nous ont inspirés avec leurs discours d’acceptation, chacun nous montrant avec cœur modeste la force du caractère qui leur poussa en avant dans leur art.

Jules Boudreau, Thaddeus Holownia et Jacques Savoie
Jules Boudreau, Thaddeus Holownia et Jacques Savoie

Je crois qu’en étant témoin à chacun de ces artistes uniques, choisis par leurs pairs pour être distingués et reconnus pour leur corps d’œuvre et contributions au paysage artistique de notre province, chaque personne présente a pu  retenir une affirmation que tout art – indépendamment de l’impact, acclamation ou portée – compte pour quelque chose. Ce sont des artistes qui, par leur propre accord, n’ont pas toujours vécu un succès qui leur permettrait de gagner un salaire de base pour leur pratique; néanmoins ils persistèrent.

Avec cette pensée, j’en fais lien avec les personnes créatives que j’ai la chance d’observer dans ma propre communauté. La scène artistique à Fredericton, pour autant que j’en aie fait partie, a toujours réussi à faire des progrès immenses. Bientôt, nous aurons une expansion de plusieurs millions de dollars à la galerie Beaverbrook, nous donnant un des plus spectaculaires établissements d’arts du pays. Théâtre Nouveau-Brunswick ouvrit les portes récemment à un nouveau théâtre studio, leur permettant de présenter même plus de productions au cours de l’année; Francofête à Moncton célèbre les arts de la scène pour la 19e fois cette semaine même. Les festivals Shivering Songs à Fredericton, Sappyfest à Sackville et Dooryard Arts Festival de Woodstock sont devenu des traditions annuelles bien-aimées, chacun attirant un énorme public à chaque année pour assister à des spectacles qui sont dans l’ensemble composés des artistes les plus talentueux de la région. Le Festival du Film Silver Wave célèbre cette fin de semaine son 15e anniversaire, et la FICFA emporte des films francophones à la région depuis presque 30 années maintenant. Le Centre des arts de Charlotte StreetConnexion ARC, le Centre des arts de Saint-Jean et au nord le Centre des arts de la petite église d’Edmundston continuent à jouer un rôle important en support des arts et offrant un espace aux artistes de travailler et exposer. La liste pourrait continuer pour bien plus long. Et enfin, nous gardant conscient de tous les autres événements culturels qui se passent dans notre province sont Grid City Magazine et ArtsLinkNB, parmi d’autres.

De mon opinion, on peut souvent observer que les humbles débuts mélangés avec de grandes idées peuvent éveiller des moments purs et bruts dans l’art. Il y a un autre mouvement grandissant à Fredericton, avec de humbles racines, mais dont l’énergie créative est irréprochable. La collective « Shifty Bits Cult », un ensemble de musiciens et artistes visuels de la région, font leur marque sur la scène artistique depuis quelques années maintenant. Au début du tout était le premier « Shifty Bits Circus », un petit festival de musique qui prit place à l’ancien espace de Gallery Connexion au 440 rue York. Pour deux jours, l’espace discret fut transformé par un jeune groupe ambitieux, qui se préparaient à éblouir leur public. Ils ont reconnu le besoin de secouer les choses, et ont pris l’initiative de créer quelque chose d’unique. Une collection éclectique de musique et d’art fut mis en vedette pendant cette fin de semaine, et une énergie distincte enroba le tout, convaincant ceux présents qu’on témoignait quelque chose de spécial. À chaque année le Shifty Bits Circus s’est agrandit (cette année marqua la 4ième édition), et le groupe s’est mis à d’autres projets tels que des forums communautaires (Open Arts Gatherings), un mixe de musique intitulé « Fredericton est à moi », et des expositions d’art de style « pop-up » durant 24h (shiftwork).

Peinture de Shifty Bits Circus par Kate Bruce
Peinture de Shifty Bits Circus par Kate Bruce

En tant que volontaire, parfois musicien, et toujours membre de l’auditoire, je suis conscient du montant de travail et de dévouement que met ce groupe dans tous leurs activités artistiques. J’espère bien-sûr qu’ils puissent continuer avec ces projets et en être profitable, mais une image de cette première fin-de-semaine « Shifty Bits Circus » me reste dans la mémoire. Comme que j’aidais à un ami de récupérer son équipement de la galerie, nous sommes sortis dehors pour retrouver les organisateurs penchés contre le mur de brique de Gallery Connexion. Ils comptaient leurs sous, et déclarèrent qu’ils ont réussi à équilibrer le budget pour la fin de semaine. Le profit, oubliez-ça; le fait qu’ils ont mis leur sang, leur sueur et tout leur propre argent afin de créer un événement inoubliable pour une centaine de personnes ou moins en tout, et racler juste assez de sous pour recouvrir les frais était un succès. J’en suis certain que même s’ils n’avaient pas atteint le point d’équilibre ce n’aurait pas fait de différence, car par leurs efforts un véritable moment fut créé.

La célébration de trois artistes au sommet de leurs carrières, recevant le plus haut prix qu’on a à offrir, n’a peut-être pas un rapport évident avec une collective d’artistes au début de carrière, mais si on regarde proche on peut voir les liens. On ne peut faire qu’imaginer qu’au tout début de leurs carrières – quand Jules Boudreau produisait ses premiers spectacles au théâtre; Jacques Savoie chantait ses chansons originales avec son groupe Beausoleil-Broussard; et Thaddeus Holownia montait des expositions d’art avec la collective « Order of the Broom » à Toronto – que chacun d’entre eux a dû sentir cette même énergie et connexion entre leur art et le publique. Idéalement, c’est un sentiment qui ne devrait jamais partir dans l’art. C’est l’énergie qui garde en vie l’appétit pour la création. Nos lauréats du PLG ont ouvert la voie pour que les générations suivantes puissent créer de l’art et avoir leur propre influence sur la culture de notre province. La prochaine génération est arrivée, et ceux dont j’ai fait mention ne sont que quelques-uns parmi un grand groupe d’artistes qui font des vagues et participent à la formation du paysage artistique ici au Nouveau-Brunswick et ailleurs. L’avenir est prometteur, et nous pouvons tous êtres excités d’en faire notre part.