Le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick est un organisme de financement des arts indépendant dont le mandat est prévu par la loi pour faciliter et promouvoir la création d’œuvres d’art et l’administration de programmes de financement pour les artistes professionnel.les de la province.
J’ai démarré tardivement dans le cinéma. Pendant longtemps, je me suis dit que j’étais uniquement un cinéphile. Que je voulais seulement écrire des critiques de films. Je n’avais aucun désir de réaliser quoi que ce soit. Il s’agissait d’un mécanisme de défense pour masquer ma propre intimidation du média. Ce n’est que lorsque j’ai commencé à étudier le cinéma à l’Université du Nouveau-Brunswick que j’ai pu surmonter mes peurs. Mes cours m’ont ouvert les yeux sur un nouveau visage du cinéma, au-delà de celui des superproductions et des multiplexes. J’ai vu le cinéma comme un moyen d’expression, plutôt qu’un moyen de divertissement. Je me suis rapidement rendu compte que l’on ne peut pas tourner des films pour d’autres personnes. Il faut faire le film que l’on veut. J’ai essayé de porter ce sentiment depuis mon premier film, Pesticide, jusqu’au plus récent, The Beautifully Drowned.
Quand R.W. Grey m’a abordé avec son livre de nouvelles, Entropic, j’ai été immédiatement attiré par The Beautiful Drowned. Les paysages côtiers, l’imagerie envoûtante et les personnages mystérieux ont éveillé mon sens esthétique. L’interprétation visuelle m’est venue naturellement. J’ai grandi à Quispamsis, et j’ai passé beaucoup de temps quand j’étais plus jeune à flâner sur les côtes de Saint-Jean et Saint-Martins. J’inventais des histoires sur ceux perdus en mer, sur les fantômes qui se faufilent sur le sable et les coquillages, et sur ce qui se trouve au-delà de la ligne d’horizon sur l’océan. Ces souvenirs devinrent la toile de fond du film. C’était l’histoire que je voulais trouver; l’histoire que j’attendais de raconter depuis toutes ces années.
Lorsque j’ai dit à R.W. Gray qu’il s’agissait de l’histoire que je voulais adapter, il me répondit en plaisantant que c’était la seule nouvelle qui était infilmable. À bien des égards, il avait raison. Adapter cette histoire à l’écran, et la fusionner avec mes promenades sur la côte, nécessitait de faire plusieurs changements. Pour séparer la nouvelle du film, j’ai décidé d’effectuer plusieurs déviations lors de la première ébauche: j’ai changé le titre The Beautiful Drowned pour The Beautifully Drowned.
The Beautifully Drowned est un conte mystérieux des Maritimes à propos d’une femme, Lilly, qui attend le jour où son mari, Marcus, disparaîtra en mer. D’emblée, il est apparu clairement que ce film s’appuierait fortement sur ses acteurs principaux, autant que sur le décor. Pour Lilly, je voulais quelqu’un qui puisse mener le personnage à travers les étapes d’attachement et d’isolement, d’amertume et de négligence, puis finalement de transformation et de liberté. Il fallait pouvoir éprouver de l’empathie pour sa détresse et pour le soulagement qu’elle finit par ressentir. Pour Marcus, j’étais à la recherche de quelqu’un capable d’incarner un sentiment brisé de la masculinité; un personnage qui prend conscience qu’il doit présenter une image d’intrépidité, mais qui intérieurement crie à l’aide. Notre société de production cinématographique, Frictive Pictures, a organisé un casting et des auditions vigoureuses. Ariana Marquis et Jesse LaPointe ont pu incarner parfaitement ces deux personnages.
Une théorie court dans le monde du cinéma, selon laquelle vous êtes soit un directeur technique, soit un directeur intérimaire. Bien que je n’adhère pas à ce type de raisonnement binaire, j’ai appris avec ce projet que je suis plus attiré par la création d’un environnement qui est adapté aux performances que de suivre un schéma visuel pré-planifié. J’ai appris que, quel que soit le degré de planification que vous avez pour une scène, vous ne saurez jamais vraiment comment la tourner jusqu’à ce que vous soyez sur place avec l’équipe, les acteurs et le cinéaste, et voir ce qu’ils apportent. Le tournage s’est révélé plus organique et libre de cette manière, et j’ai eu la possibilité de créer des scènes beaucoup plus dynamiques et intéressantes que tout ce qui aurait pu être planifié à l’avance. Je remercie énormément Ariana, Jesse et le cinéaste Matt Rogers pour cette approche.
Représenter le Nouveau-Brunswick a toujours été un élément important de ma carrière cinématographique. Dans mon court métrage Mirage, tourné en 2013, je voulais capturer l’humidité de nos étés. L’année suivante, j’ai voulu que mon court-métrage Hypothermia reflète nos hivers rigoureux, hostiles et magnifiques. Et j’ai voulu que The Beautifully Drowned incarne notre plus belle attraction: la côte. Au Nouveau-Brunswick, nous sommes chanceux d’avoir ces paysages qui nous permettent de vivre le plein potentiel de chaque saison. Peu d’autres endroits peuvent prétendre à cela. Je crois sincèrement que nous avons des histoires uniques à raconter ici, au Nouveau-Brunswick, et qu’il est important pour moi de refléter cela dans mes films.
Lorsque vous expliquez que vous êtes sur le point de tourner un film d’époque dans un village de pêche côtier et qui nécessitera de placer des corps dans l’océan Atlantique, un regard étrange croise le visage de vos interlocuteurs, suivi de la question typique: combien cela coûtera-t-il? Il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’une entreprise coûteuse, qui n’aurait jamais été possible de mener à terme sans le soutien et l’appui financier d’artsnb et celui de la Coopérative des cinéastes du Nouveau-Brunswick. Nous sommes également redevables à Jeff McCarthy, qui nous a donnés un accès complet pour tourner au Village historique de Kings Landing, ainsi qu’aux habitants de Saint-Martins, qui nous ont beaucoup aidés à trouver des lieux de tournage et des hébergements pour toute l’équipe du film.
La subvention de Création de catégorie C d’artsnb et le programme d’aide au court-métrage de la Coopérative des cinéastes du Nouveau-Brunswick nous a non seulement fournis les moyens financiers pour donner vie au film, mais aussi la possibilité d’obtenir une distribution et une équipe plus importante que précédemment. Cette expérience a stimulé un certain nombre de nouvelles collaborations créatives, beaucoup d’entre elles sont d’ailleurs amenées à être développées dans le futur. artsnb a également accordé à The Beautifully Drowned une subvention de développement de carrière pour assister au Festival de films underground de Tampa Bay. Participer à ce festival m’a donné l’opportunité de me mettre en relation avec d’autres cinéastes, organisateurs de festivals, spécialistes de l’industrie et distributeurs. Le film a obtenu le Prix du meilleur court-métrage, et celui de la meilleure photographie. Être capable d’accepter ces prix en personne fut un moment privilégié. Enfin, artsnb a également accordé une subvention de Création de catégorie B pour mon prochain court métrage, intitulé The Wonderful Future. Ma carrière cinématographique doit beaucoup à artsnb et à la Coopérative des cinéastes du Nouveau-Brunswick, et je serai toujours reconnaissant pour leur soutien. J’espère seulement que mes films les rendent fiers.
Jon Dewar est un réalisateur originaire de Fredericton, au Nouveau-Brunswick. Il est diplômé de l’Université du Nouveau-Brunswick avec un baccalauréat en arts et en éducation, et travaille dans l’industrie cinématographique depuis 2011. Son dernier film, The Beautifully Drowned, a été officiellement complété en octobre 2016. Depuis, il a été projeté à un certain nombre de festivals en Amérique du Nord et a remporté quelques récompenses et nominations en cours de route. Au Festival du film Silver Wave, le film a remporté le prix du meilleur court-métrage, de la meilleure actrice, du meilleur scénario, de la meilleure photographie et prix du public; il a été également en compétition pour la meilleure direction artistique et le meilleur montage. Au Festival de films underground de Tampa Bay, le film a reçu le prix du meilleur court-métrage, de la meilleure photographie, et a été en compétition pour le prix de la meilleure actrice, meilleur acteur de soutien, meilleur réalisateur et meilleur scénario. Le film a été projeté au Short Sweet Film Festival à Cleveland, en Ohio, et a reçu une mention honorable pour la meilleure fiction. En avril 2017, le film a également été accepté dans au Festival international du film de Monadnock à Keene, au New Hampshire, au Festival du film de Beverly Hills en Californie, et à l’Emerge Film Festival du Maine où il est en compétition pour le prix du meilleur court-métrage. Ce film a bénéficié de la subvention de Création de catégorie C d’artsnb et du programme d’aide au court-métrage de la Coopérative des cinéastes du Nouveau-Brunswick.
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