Le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick est un organisme de financement des arts indépendant dont le mandat est prévu par la loi pour faciliter et promouvoir la création d’œuvres d’art et l’administration de programmes de financement pour les artistes professionnel.les de la province.
Je consacre ma vie à la création. Peinture, art postal, installation, performance, photographie, j’ai longtemps exploré les arts visuels. Avec trente-cinq expositions en solo et plus de cent-vingt collectifs, oui, j’ai beaucoup exposé, au Canada et à quelques endroits aux États-Unis, en Haïti, en France et en Espagne. J’ai aussi toujours écrit.
Puis, en 2003, j’ai publié Autour de Gabrielle (Soulières éditeur), un recueil de poèmes pour les jeunes. Ce livre a reçu, en 2004, le Prix France-Acadie et a été finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général. Depuis, d’autres recueils de poèmes, des albums illustrés et des romans pour tous les âges ont suivi. En septembre 2017, Ici, là et ailleurs, mon vingt-septième livre pour les jeunes, paraîtra chez Soulières éditeur. Ce recueil de quatorze nouvelles pour adolescents a été écrit grâce à une bourse de création d’artsnb. Cette bourse de catégorie A m’a permis de pousser mon exploration d’un autre genre littéraire, la nouvelle, en plus d’approfondir ma réflexion sur la place du français dans notre pays.
J’ai présenté mes livres un peu partout au Canada et à quelques endroits en Europe, Au pays, j’ai rencontré des milliers d’élèves francophones et des jeunes anglophones inscrits en immersion française. De St. John’s à Vancouver, en passant, entre autres, par Halifax, Moncton, Montréal, Winnipeg, Calgary et Whitehorse, j’ai constaté que le français, ma langue aimée, était parlée, apprise et bien vivante de l’Atlantique au Pacifique, dans de petites et de grandes villes. J’ai aussi noté que les francophones et les francophiles se connaissent mal entre eux et se sentent souvent isolés.
Ici, là et ailleurs est né de mon désir de créer un outil de rapprochement entre les jeunes qui parlent français au Canada et d’offrir un livre qui pourrait faciliter l’apprentissage de cette langue aux adolescents qui l’étudient. En 2014, une bibliothécaire de Whitehorse m’avait souligné comment il était difficile de trouver un livre en français adapté au niveau de lecture des adolescents en immersion française et qui les intéresserait. Cette conversation a fait son chemin en moi. J’ai conclu que des textes brefs, touchant des problématiques adolescentes, faisant découvrir plusieurs lieux au Canada, auraient des chances d’atteindre les jeunes et de les captiver suffisamment pour leur donner envie de lire en français. Je crois essentiel d’ouvrir des horizons aux jeunes francophones et francophiles sur la réalité et la beauté de notre pays, du monde. J’espère que mon recueil leur donnera envie de partir à la découverte de l’autre, qu’il habite tout près ou à des centaines de kilomètres.
Ce recueil aborde également des thèmes directement liés à mon travail d’écrivaine. J’explore donc l’autofiction dans deux textes. Celui qui ouvre le recueil, Dans mon jardin, est une invitation à découvrir le lieu où j’écris et mes motivations. Dans mon jardin, au printemps, je sème des graines de fleurs et de légumes. Tout au long de l’année, je sème des mots français dans mes livres et dans le cœur des jeunes. Quand je suis dans mon jardin, que je réfléchis à ma place ici-bas, je me dis que mon passage sur Terre aura peut-être un peu servi à ça (page 15). Quant à la dernière nouvelle, Mes mots, elle raconte le déroulement d’une rencontre scolaire et met en lumière les réflexions d’un garçon et d’une fille y assistant. Je termine le recueil en disant que j’ai hâte de me réinstaller dans mon jardin pour y écrire d’autres histoires. Je boucle donc la boucle. Plusieurs de mes photos, prises au cours de mes voyages au Canada, illustrent la couverture.
J’ai toujours vu la création comme une manière d’être vraiment présente au monde, de continuer d’apprendre, de relever des défis. Dans mes œuvres, Je cherche un langage universel. Le travail de l’écrivain en est un de solitaire, d’introspection, mais aussi d’ouverture aux autres. Pour créer, il faut se frotter au monde, le parcourir, écarquiller les yeux et savoir écouter son cœur. Chaque projet est pour moi l’occasion de m’interroger sur ce qui m’entoure, me touche, et la manière d’en parler avec le plus de vérité possible. Pour chaque livre, je soigne la forme et le fond. Je ne veux pas me répéter. Je fuis le confort du connu. Je sais que j’avance dans ma quête, mais si lentement.
Encore une fois grâce à une bourse d’artsnb, j’écris présentement un roman pour ados. Où est ma maison ? parlera d’identité et d’immigration. Après des mois de travail, je n’ai pas encore trouvé toutes les solutions pour bien ficeler l’histoire. Même si au départ, tout me semblait limpide, je peux maintenant affirmer que c’est le projet le plus complexe que j’aie jamais entrepris.
Plus je travaille en création, plus je vois tout ce que je pourrais explorer. J’espère un jour réussir à créer l’œuvre qui me réjouira totalement. Y arriverai-je ? Je ne sais pas, mais j’essaie de tout mon cœur.
Pokemouche, Nouveau-Brunswick
Créant à Edmundston, Nouveau-Brunswick, Édith Bourget a publié vingt-sept livres pour les jeunes : albums, romans, recueils de poèmes. Elle a obtenu plusieurs bourses de création du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts du Nouveau-Brunswick. Autour de Gabrielle, Prix France-Acadie, et Les saisons d’Henri ont été finalistes aux Prix littéraires du Gouverneur général. Elle a fait des stages en reliure et en gravure au Musée royal de Mariemont (Belgique). Elle a été invitée à des festivals et à des tournées d’auteurs au Canada (WordFest, Vancouver International Writers Festival, Métropolis bleu, Petits bonheurs, Lire à tout vent) et à l’étranger (La Bataille des livres, Suisse, 2008, la Fête du livre de Merlieux, France, 2013) où elle a côtoyé des créateurs de toute la Francophonie.
Édith Bourget aime voyager, rencontrer des gens de partout et parler de son travail de création aux petits et aux grands. Elle veut rester en mouvement, relever des défis, découvrir de nouveaux lieux car tout cela lui permet de mieux comprendre le monde et de nourrir ses œuvres.
Elle rêve de paix et espère que ses mots sèmeront des confettis de bonheur dans des cœurs, ouvriront des yeux et donneront envie de protéger la vie.
Vous pouvez suivre le travail d’Édith sur sa page Facebook.
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En tant qu’entité provinciale, le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick reconnaît qu’il effectue son travail sur le territoire traditionnel non cédé des peuples Wolastoqiyik, Mi’kmaq et Peskotomuhkati. Lisez la déclaration en entier ici.