Le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick est un organisme de financement des arts indépendant dont le mandat est prévu par la loi pour faciliter et promouvoir la création d’œuvres d’art et l’administration de programmes de financement pour les artistes professionnel.les de la province.
J’ai grandi à Fredericton. Mes parents étaient tous deux éducateurs, et ma mère était une pianiste de talent. L’art et la culture ont été une partie importante de mon éducation. Aller au théâtre, fréquenter des galeries et assister à des concerts étaient des sorties mensuelles. Je me souviens avoir regardé ma mère pratiquer l’orgue à l’église, et être fascinée par la coordination de ses mains et de ses pieds. Mon plus vieux souvenir de danse remonte à l’âge de quatre ans. J’entendais le son du piano, dévalais les escaliers, déplaçais la table basse et dansais. J’ai supplié ma mère de m’inscrire à un cours de ballet. J’ai commencé à onze ans ma formation de danse formelle dans un cours de ballet, ce qui est un âge tardif pour une ballerine en herbe. J’ai eu d’excellents professeurs de danse à Fredericton, et j’en ai pris pleinement conscience après avoir quitté le Nouveau-Brunswick.
Lors de ma dernière année de secondaire, j’ai dû prendre LA décision. Dois-je poursuivre une carrière dans la danse, ou devrais-je plutôt suivre une carrière traditionnelle ? Je me souviens d’avoir été tiraillée dans toutes les directions, mais j’ai finalement choisi de poursuivre des études en génie à l’UNB. C’était un risque, dans la mesure où de nombreux mentors en danse ont déclaré que c’était le moment ou jamais, et qu’attendre signifierait probablement ne jamais pouvoir poursuivre une carrière en tant que danseuse. Tout en suivant la voie « sûre », j’ai quand même continué à prendre des cours de danse, à créer tout en étudiant. Avec le recul, je n’ai aucun regret. La vie suit son cours, et même si le mien ne m’a pas été révélé à ce moment-là, le résultat m’a surpris et continue de me surprendre à ce jour.
L’université m’a fait du bien. J’ai pu entamer une carrière en éducation, et j’ai rencontré mon mari ! Le cours de sa propre vie s’est aussi avéré être un détour pour le mien. Nous avons déménagé à Hamilton pour ses études supérieures. Je n’avais pas de travail. Obtenir un emploi dans le domaine de l’éducation était difficile. Lors d’une promenade autour du campus de McMaster, j’ai remarqué une affiche pour des auditions pour une compagnie de danse. Je n’oublierai jamais cette affiche, et le fait d’avoir décidé à ce moment précis que c’était pour moi l’occasion de danser. Je n’ai pas hésité un seul instant. J’étais bien entendu nerveuse, surtout que je savais que je serais dans une pièce remplie de danseurs professionnels. Mon audition a été couronnée de succès, et j’ai commencé à danser pour la Hamilton Dance Company. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de tout ce que j’avais appris de mes professeurs à Fredericton. Je disposais de bases solides en ballet et en danse moderne, qui comprenait la pratique de l’improvisation en danse. En tant que jeune danseuse, je n’avais pas réalisé tous les avantages de l’improvisation, mais je suis éternellement reconnaissante à Lindsey Laidlaw de m’y avoir initié. J’ai également appris la valeur de la collaboration avec d’autres artistes (musiciens et artistes visuels). À Fredericton, j’avais dansé pour FORE, un forum de collaboration d’artistes dirigé par Lindsey. Grâce à ma formation en danse « locale », je n’ai donc jamais eu l’impression d’être déconnectée ou inexpérimentée lorsque je vivais en Ontario. Je n’ai peut-être pas obtenu de diplôme en danse, mais j’ai rencontré des gens qui m’ont donné une chance en m’offrant de nombreuses opportunités de performances.
Après trois ans de pratique, je suis tombée enceinte de mon premier enfant. J’ai arrêté de danser sur scène, et je n’y suis pas retournée avant six ans. Trois enfants plus tard, nous avons déménagé à Saint John.
J’aime vraiment être une artiste de danse sur la côte Est. Nous sommes une communauté de petite taille, mais soudée. Il existe d’innombrables possibilités de collaboration. La collaboration est la clé pour inspirer de nouvelles œuvres. La plupart de mon travail a été créé en collaboration avec d’autres artistes. Cela me pousse à voir les choses différemment. Mon processus commence par beaucoup de recherche, d’introspection et de songes. Je me déplace ensuite au studio, afin de créer les mouvements.
Ces derniers temps, mon travail provient d’histoires de femmes fortes. Je trouve intéressant d’étudier les personnages dans un sens non-littéral. Je me sens attirée par la compréhension de leurs expériences, connectant ces dernières avec les mouvements. Il y a souvent une réflexion personnelle dans mon travail. J’aime les mouvements à la fois physiquement forts et délicats. Je veux que le public puisse ressentir, sans nécessairement comprendre. Je souhaite que mes œuvres soient belles, même quand elles sont sombres.
Un public est crucial pour que l’art survive. Le public devrait avoir accès à l’art et à la possibilité de dialoguer avec les artistes. Il façonne à la fois l’artiste et les autres expériences du public.
J’aimerais dire aux artistes émergents que la création est tout aussi importante que la performance. Trouvez votre propre processus. Saisissez toutes les occasions de voir des performances en direct, et apprenez d’autant de personnes que possible.
Spill Herself Away est une collaboration avec la violoncelliste Katie Bestvater et la violoniste Nienke Izurieta. Cette création récente, soutenue par artsnb, est basée sur le livre Solitude face à la mer d’Anne Morrow Lindberg. Le livre s’inspire des coquillages pour suivre la vie d’une femme. La citation « On doit s’allonger vide, ouvert, sans choix comme une plage – dans l’attente d’un don de la mer » est devenue la prémisse principale pour le travail, et nous a aidés tous les trois à trouver un espace de contemplation et de créativité. Cela a également permis de tracer un parallèle intéressant avec le processus de « l’imagerie spontanée ». Une pratique que nous avons utilisée pour créer des images immédiates, en les transformant en mouvement et en musique, puis en les fragmentant jusqu’à les rendre « floues » (indéchiffrables). Vous avons ainsi pu illustrer la perte de simplicité et le sentiment accablant associé à la complexité de la vie. Nous avons réfléchi à la disparité d’une vie qui peut être encore active mais qui dispose d’un calme intérieur, par rapport à la vie qui est active pour éviter le vide. L’oeuvre terminé comprend trois pièces, créées sur une période de deux ans.
Marcia Dysart a étudié la danse contemporaine au Centre for Dance Performance de l’Université McMaster à Hamilton (Ontario) de 1998 à 2001 et, plus récemment, à l’Alvin Ailey Dance Theatre à New York.
Marcia a dansé avec la Hamilton Dance Company et les Parahumans de 1999 à 2001. En 2010, Marcia a co-fondé Connection Dance Works, et continue de jouer avec la compagnie. Récemment, elle a dansé sur des travaux de: Darryl Tracy, Vanessa Goodman, Lauren Runions, Meagan O’Shea, Sarah Johnson Power et Stefanie Mayhew. Les projets chorégraphiques les plus récents de Marcia comprennent: Spill Herself Away, un projet de collaboration avec la violoncelliste Katie Bestvater et la violoniste Nienke Izurieta, soutenu par artsnb et présenté au Festival de danse contemporaine de Saint John de 2017; Petticoat Captain, en collaboration avec le vidéographe John Marshall, soutenu par artsnb; Under Sail, soutenu par le Programme de financement des arts communautaires de Saint John, a été présenté au Musée du Nouveau-Brunswick, à Contact East et à IMPACTfest (Ballet-théâtre atlantique); Hot Thoughts Disrupted, un duo qui a fait ses débuts à PERSPECTIVE en 2011.
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En tant qu’entité provinciale, le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick reconnaît qu’il effectue son travail sur le territoire traditionnel non cédé des peuples Wolastoqiyik, Mi’kmaq et Peskotomuhkati. Lisez la déclaration en entier ici.