Le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick est un organisme de financement des arts indépendant dont le mandat est prévu par la loi pour faciliter et promouvoir la création d’œuvres d’art et l’administration de programmes de financement pour les artistes professionnel.les de la province.
Je me souviens encore de ma première photo. Pas de la date précise, mais l’événement est gravé en permanence à l’endroit où les gravures attendent d’être rappelées.
Je me souviens de l’Instamatic noir et argenté de mon père, regardant à travers le viseur et distinguant les formes qui étaient ma famille. Instinctivement, j’imagine, je savais que ces formes devaient être réarrangées.
Après le déluge des « Dépêche toi! » lancés par ces formes contre un gamin de huit ou neuf ans qui prenait définitivement trop de temps, j’ai fini par appuyer sur le déclencheur. Je n’ai jamais cherché cette photographie, je ne pense pas l’avoir jamais vue ou même m’en être soucié. C’était un clic décevant. Un instantané.
J’ignore si les moments décisifs se produisent ou s’ils sont embellis avec le temps, devenant le film qui se joue désormais dans ma mémoire, mais il s’agissait (et il s’agit toujours) d’un moment décisif pour moi.
Il y a eu un changement dans ma perception ce jour-là. J’ai pris une photo, et j’ai appris que je devais faire des images. Ce fut le jour où je me suis retrouvé avec un viseur perpétuel.
AVANCE RAPIDE>>
vers l’enseignement secondaire au Nouveau-Brunswick, où mon exposition à l’art visuel s’est limitée à, eh bien, au néant absolu. (Pas un seul cours, à l’exception notable des images genre Jackson Pollock que nous réalisions en sang durant la saison de soccer. J’ignorais qui il était à l’époque.) Le choix de rester dans une école avec une visée prétentieusement académique n’était peut-être pas idéal, mais la prise de conscience nécessite parfois du temps pour se développer.
Assez sage pour réaliser que l’inscription à l’université sans aucune orientation serait un gaspillage de (énumérer ici tous les termes applicables), je me suis inscrit à un petit programme appelé Katimavik. Ainsi, alors que d’autres indécis faisaient le tour de l’Europe, dilapidaient le peu d’argent qu’ils possédaient ou travaillaient d’arrache-pied pour s’offrir des études supérieures, je voyageais à travers le pays – vivant, travaillant et apprenant avec mon groupe de marginaux. Et avec mon appareil photo.
AVANCE RAPIDE>>
vers l’enseignement postsecondaire, en arts de la communication. Spécialisé en photographie, où l’accent mis sur le journalisme est primordial, bâtissant des bases solides concernant la mécanique des outils, l’immédiateté du médium et le pouvoir d’une image.
AVANCE RAPIDE>>
déclinant une année d’étude indépendante en photographie au Collège d’artisanat (aujourd’hui le Collège d’artisanat et de design du Nouveau-Brunswick) pour travailler comme photographe commercial à Toronto pendant une décennie, et voyager au gré des contrats signés durant la décennie suivante.
<<RETOUR RAPIDE
En conjonction avec la découverte de la photographie en tant qu’exutoire créatif débute l’auto-éducation sérieuse en art. Travailler dans le milieu de la photographie commerciale à Toronto était un véritable paradis pour apprenti. C’était une terre de savoir partagé. Rien n’était secret. Toute question, aucune n’étant stupide, sur la façon dont on crée une image était répondue avec engouement. La technique, la composition, la mise en forme de la lumière et la couleur – les informations dispensées étaient libres et absorbées. Puis révisées, approfondies et partagées de nouveau.
PAUSE II
Lors de ma huitième année comme photographe commercial, la courbe d’apprentissage s’était aplatie. Le digital entrait en scène. J’ai testé le premier appareil photo commercial numérique (LEAF) en ville. Bien que calomnié par beaucoup, l’avenir de cet appareil était évident. Le besoin de compétences concernant ce qui se passe à l’intérieur de l’appareil déclinerait proportionnellement avec les avances dans la technologie du numérique.
Et regardez où nous en sommes aujourd’hui.
LECTURE>
Les limites de la photographie deviennent évidentes. D’autres moyens d’expression sont explorés. Il était temps d’économiser de l’argent (et non d’acheter une maison), de quitter des emplois, d’acheter un camion, d’emballer la tente et de parcourir les autoroutes d’Amérique du Nord pendant six mois.
L’aube se lève, la vie citadine s’interrompt, et l’argent doit attendre.
AVANCE RAPIDE>>
Retour au Nouveau-Brunswick depuis plus de vingt ans, créant de l’art à plein temps. La peinture est le support dominant. Entretemps: combler le gouffre des dettes avec un salaire, tout en développant de nouvelles compétences. Construction de poteaux et de poutres, fabrication de meubles, aménagement, fabrication d’accessoires, décoration d’événements et lisez mon CV sur craigsmithdow.com
PAUSE II
Nous voici donc à l’heure actuelle: trois décennies de photographie et deux décennies de peinture avec une variété d’expositions et de ventes privées. Peu d’expositions: la plus importante, organisée à Marion McCain en 2000, a 17 ans.
LECTURE>
Ayant évité la nécessité de l’auto-promotion, des demandes de subvention et de toute la « merde de bureau » durant toute ma carrière, j’ai pu me concentrer assez longtemps pour déposer une demande de bourse de développement de carrière d’artsnb.
L’obtention de cette subvention m’a permis de participer à des résidences d’artistes en Argentine et au Brésil l’hiver dernier.
<<RETOUR RAPIDE
Pourquoi l’Argentine et le Brésil? Je pense que lorsque nous sommes enfants, il y a une myriade de pensées et d’idées qui sont définitivement gravées dans nos esprits. Parfois, les raisons derrière une idée ne sont jamais apparentes. Et parfois, comme pour mon « Argentine », ces raisons peuvent être devinées. Je vais donc blâmer Sergio Leone, Clint Eastwood et les westerns spaghettis. L’Italie devrait assumer sa part, mais j’ignorais à l’époque ce que je sais maintenant! Ce sont probablement la cinématographie, les paysages désertiques et le roman de la vie errante du truand qui se sont enracinés dans mon esprit.
>>APARTÉ<<
Il y a vingt-cinq ans, j’avais rendu John Ford et tous ces cowboys responsables de mes mois d’errance à travers le Nouveau-Mexique et l’Arizona. Et puisque je suis en train de blâmer à tout-va: Ansel Adams m’a fait faire de la randonnée avec trente livres de matériel photo grand format, un système de mesure sélective et une valise remplie de rouleaux de films.
LECTURE>
En mettant de côté la politique, j’adore le Nouveau-Brunswick. J’y suis revenu. Je veux y rester. Cependant, certaines des meilleures choses ici sont aussi des obstacles. L’isolement, c’est yin-yang. Idéal pour le temps de travail et l’espace, mais meurtrier lorsque ce que vous faites – votre style – est tellement « intéressant ».
Un changement était nécessaire, un déplacement, quelque chose. L’Amérique du Sud était la réponse. Ce fut une période de deux mois de travail intense et extrêmement productive.
C’était la fraîcheur d’un nouveau monde dans un vieux paysage: la beauté d’être immergé dans un lieu où la préservation des arts et de la culture n’est pas une préoccupation. Car l’art est tellement entrelacé avec la vie quotidienne qu’il ne peut être mis à part. J’ai écrit: « en mettant de côté la politique ». Je voulais parler de la politique ici. Mais autant le dire franchement, là-bas, la politique, « C’est pas des farces. » Voilà matière à réflexion.
+ENREGISTREMENT+
Pour finir, j’ai figuré que j’ai besoin de sortir plus souvent. Et je le fais. Restez à l’écoute.
~ ARRÊT ~
Craig Smith Dow
Esthète métaphysique
Craig Smith Dow, né à Terre-Neuve et élevé en Ontario et au Nouveau-Brunswick, ne dirait pas qu’il a consciemment songé à devenir un artiste. Cependant, la nécessité d’exprimer sa vision du monde fut quelque chose qui ne pouvait être ignoré. Après ses études postsecondaires, il déménagea à Toronto en 1986 pour travailler comme photographe commercial – même si Craig n’avait pas de formation formelle dans ce domaine particulier de la photographie. Au fur et à mesure que l’industrie se dirigeait vers l’ère numérique, Craig réalisait que les défis rencontrés dans la carrière qu’il avait choisie seraient considérablement réduits avec l’automatisation. La magie et la fantaisie de la pellicule disparaîtraient, et la manipulation délicate de la lumière et des angles serait de l’histoire ancienne.
En 1994, une tournée de six mois en Amérique du Nord a réveillé son amour pour la photographie de paysage, mais a aussi mis en évidence les limites de ce support. À son retour au Nouveau-Brunswick, Craig a commencé ses recherches dans la peinture artistique. Par tâtonnements, à travers l’autoformation et les essais sur différents supports, il s’est finalement décidé que l’acrylique et les huiles étaient les meilleurs supports pour exprimer sa vision. Désormais, vingt ans plus tard, Craig a plusieurs expositions à son actif, ainsi que plusieurs œuvres – photographies et peintures – dans des collections en Amérique du Nord. Néanmoins, il apprend toujours à se désigner comme artiste. Il continue à explorer les moindres recoins de ses méninges, et s’efforce d’exprimer à sa guise les réflexions de son esprit.
Vous pouvez suivre le travail de Craig sur son site Internet.
Le blogue d’artsnb donne la parole aux artistes du Nouveau-Brunswick. Avez-vous reçu une subvention d’artsnb ? Avez-vous envie de partager votre expérience ? Alors contactez-nous sans plus attendre !
Publié mercredi septembre 20, 2017 par Réanne Cooper
En tant qu’entité provinciale, le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick reconnaît qu’il effectue son travail sur le territoire traditionnel non cédé des peuples Wolastoqiyik, Mi’kmaq et Peskotomuhkati. Lisez la déclaration en entier ici.