La danse imaginée devient réalité

Rédigé par Georgia Rondos

En 2016, j’ai reçu un financement pour la pièce de danse moderne Moveable Walls. Il s’agissait d’un autre spectacle d’été annuel produit par le Rondos Dance Theatre, une compagnie de danse à projets, dont je suis chorégraphe et directrice artistique. Les spectacles annuels présentent une nouvelle création, ainsi que des chorégraphies remontées, et mettent en scène des danseur.euses professionnel.les de la localité et de tout le Canada. La même année, nous avons eu la chance de recevoir une bourse Artiste en résidence d’artsnb pour accueillir le danseur Liam Caines pour la pièce Moveable Walls. C’est grâce à ce financement que le développement et les collaborations ont été possibles pour faire de cette œuvre un succès retentissant.

Dans mes projets, j’essaie de travailler avec des artistes de la localité, dans la mesure du possible. Pour Moveable Walls, j’ai collaboré avec l’artiste visuelle Mary Fleet pour la conception des décors. Au cours de ses recherches pour son travail sur le projet, Fleet a fait un rêve, qu’elle m’a décrit plus tard comme suit : 

Le décor imaginé est devenu réalité lorsque ma fille, ma collègue Kleis et moi-même nous nous sommes rendues à Blacks Harbour (à deux reprises) à la recherche de cordages de pêche rejetés par la mer. Nous avons eu la chance de trouver une grande poubelle et nous sommes reparties avec un coffre plein de cordes. Plus tard dans la semaine, j’y suis retourné une deuxième fois pour en trouver d’autres. Dans l’allée de stationnement chez moi, par un après-midi ensoleillé, nous avons démêlé toute la corde et l’avons roulée en grosses boules qui ont été utilisées comme éléments de décor qui ont été incorporés dans la chorégraphie.

Comme cette pièce est abstraite, j’ai exploré comment les formes organiques et industrielles se déplacent et s’inversent, et à partir de là, j’ai créé une synergie et une cohésion entre le décor et les danseur.euses. Le contour des panneaux a aidé à façonner le mouvement, et la corde a également été manipulée puis incorporée dans la danse. J’aime que mon travail soit qualifié d’expressif et de physique. J’aime réimaginer les lignes et le style de la danse classique d’une manière actuelle. Je travaille souvent avec la technique et je transmets une esthétique caractérisée par l’ambiguïté entre la danse classique et la danse moderne. Je pense que cela transparaît dans Moveable Walls.

La difficulté réside souvent J’ai souvent des défis avec le temps dont je dispose pour  répéter dans le studio avec tous les danseur.euses. Établir le calendrier des répétitions où tout le monde peut être présent à tout moment est une entreprise compliquée. Pour ce projet en particulier, je ne disposais que de quelques semaines en studio avec tous.tes les danseur.euses, alors j’ai commencé le processus chorégraphique bien à l’avance. En écoutant la musique plusieurs fois, j’ai essayé de trouver les nuances et les moments expressifs clés de la musique, ainsi que le mouvement approprié. À ce stade du processus créatif, je prends beaucoup de notes et j’enregistre des vidéos.

L’année précédente (2015), j’ai eu la chance de recevoir une bourse de création d’artsnb, j’ai présenté l’œuvre réputée, Gwion Gwion, qui mettait en scène une sélection éclectique de danseur.euses d’ici et d’ailleurs et une musique originale du compositeur du Nouveau-Brunswick, Michael Doherty.

Cette pièce m’a été inspirée d’un voyage en Australie, où j’ai rencontré le professeur émérite Michael McGuire, un  auteur reconnu et un expert des peintures rupestres trouvées dans la région de Kimberly, en Australie occidentale. À mon retour, j’ai contacté Michael, qui a eu la générosité de m’envoyer des photos de ces peintures tirées d’un livre rare et précieux qu’il possédait, ainsi qu’un enregistrement de lui décrivant son travail sur les peintures rupestres. J’ai trouvé que sa voix était belle et plutôt percutante, et nous en avons donc incorporé des parties dans la composition musicale.

En 2013, j’ai reçu une bourse de développement de carrière d’artsnb qui m’a aidée à couvrir les dépenses liées à la reprise d’une chorégraphie intitulée Gnossiennes dans le Programme des Aspirant.es du Royal Winnipeg Ballet (RWB). Je me suis rendue à Winnipeg à deux reprises pour enseigner et répéter avec les danseurs et danseuses. La pièce a été présentée dans le cadre du spectacle On The Edge du RWB.

Avant de partir pour Winnipeg, le Telegraph Journal m’a demandé d’écrire un article sur ma résidence.

Des chorégraphies comme Moveable Walls, Gwion Gwion et Gnossiennes sont quelques-unes des œuvres que j’ai produites au Nouveau-Brunswick. Ce n’est qu’avec l’aide d’organismes bailleurs de fonds tel artsnb que des artistes comme moi peuvent concrétiser leurs idées créatives.

Nous espérons tous.tes que le gouvernement provincial accordera un soutien encore plus important aux artistes; les arts du théâtre sont un indicateur clé des caractéristiques les plus saines et les plus positives de toute société humaine en évolution. 

En ce moment, je suis en train d’imaginer une autre chorégraphie et j’espère que l’idée deviendra réalité d’ici la fin de l’année prochaine.


Georgia Rondos, directrice artistique et chorégraphe du Rondos Dance Theatre, est originaire de Montréal, où elle a commencé sa formation en danse. Elle a déménagé à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, avec sa famille en 1996. Georgia a été chorégraphe dans la ville pendant plus de deux décennies, et elle travaille avec des étudiant.es, des artistes émergent.es et des professionnel.les. En chorégraphie, son esthétique est à la fois actuelle et visionnaire.

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