Le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick est un organisme de financement des arts indépendant dont le mandat est prévu par la loi pour faciliter et promouvoir la création d’œuvres d’art et l’administration de programmes de financement pour les artistes professionnel.les de la province.
J’ai toujours aimé les médias de masse. Les films, les livres, la radio, les jeux vidéo, les bandes dessinées, le théâtre, les magazines – peu importe la forme. J’étais simplement séduit par le concept de communiquer par la création.
Si la qualité était un facteur, je n’étais guère un consommateur averti. Enfant, j’étais fan de tous les films, et hypnotisé par tous les livres. Même les dépliants et les bulletins d’information imprimés exerçaient sur moi une étrange fascination. Disons-le ainsi : je cite Coffee News comme une influence. Pas tant pour son contenu, mais pour sa prolifération dans tous les cafés, restaurants et garages de la région de Saint Jean. Les gens ramassaient cette feuille jaune remplie de publicités et lisaient leur horoscope en sirotant un café et en attendant la rotation de leurs pneus.
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu faire quelque chose qui attire ce genre d’attention.
Brandon Hicks dessinant en direct lors d’un concert de James Mullinger & Friends à l’amphithéâtre KIRA. Photo: gracieuseté de l’artiste.
J’ai eu 29 ans en décembre et j’ai donc passé mes années formatives sur Internet au début des années 2000, à une époque où Internet était devenu très efficace pour collectionner et cataloguer les médias, mais pas pour les produire. Ainsi, un jeune aspirant créateur pouvait apprendre tout ce qu’il y avait à savoir sur les bandes dessinées, les films et les jeux vidéo sans être submergé par la surabondance de contenu qui existe aujourd’hui, où une gamme de divertissement incroyable est facilement accessible sur son téléphone.
De peur que vous ne pensiez que je me réfère à une « meilleure époque », je reconnais pleinement que, dans l’ancien paysage médiatique, j’aurais probablement fait naufrage. À vrai dire, c’est à l’école secondaire en rédigeant le journal étudiant, puis en produisant une émission de radio collégiale et en tenant un blogue que j’ai commencé à trouver des débouchés pour ma création. Puis, à l’université Saint Thomas, alors que j’essayais d’obtenir un diplôme en journalisme et/ou en anglais, j’ai commencé à faire de la caricature, de la publication en ligne et de la mise en scène de théâtre.
Mon approche à ces choses n’était pas polymathique. Elle était désespérée. Je n’étais pas tant doué pour ces choses que désireux d’en faire partie. Fredericton est un environnement idéal pour cela. Vous pouvez essayer à peu près tout – et c’est ce que j’ai fait.
Brandon Hicks animant d’un atelier de bande dessinée pour le Festival Inspire. Photo: gracieuseté de l’artiste.
Bien que je n’aie pas de talent inné pour un médium particulier, j’ai pu déterminer que l’écriture était le dénominateur commun. Je me suis dit que si je me concentrais sur cette compétence particulière, je pourrais continuer à « faire des choses » professionnellement. Grâce à ce « nouveau paysage médiatique », cela s’est avéré vrai. En quelque sorte.
Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai commencé à m’encanailler à un poste en marketing pendant six mois. J’ai quitté ce poste pour occuper deux postes de rédacteur dans des publications en ligne, qui ont duré aussi longtemps que peut durer ce genre de postes. Ensuite, j’ai entamé un cycle rigoureux de travail autonome : rédaction de textes, journalisme, écriture de pièces de théâtre, réalisation de films, rédaction de discours et illustration.
L’écriture était toujours au centre de tout ce que je faisais, mais ce n’était jamais l’attraction principale. Elle prenait toujours une forme mutée. Pourquoi ? Écrire pour le plaisir d’écrire n’était pas rentable. Qui a le temps de rédiger son « projet de rêve » quand chaque contrat doit être rentabilisé par le suivant ?
Faire un désordre pendant l’animation du court-métrage “Counting Sheep”.Photo: gracieuseté de l’artiste.
Heureusement qu’il y a artsnb.
En septembre 2021, j’ai commencé à rédiger quelques chapitres d’un court roman sur un poisson qui voulait percer dans l’industrie locale d’une petite ville de pêcheurs. C’était loufoque, bizarre, et complètement invendable. C’était exactement le livre que je voulais écrire.
Mais, je voulais aussi, disons, manger. Alors, j’ai posé le livre et je me suis remis à travailler en de façon indépendante. J’ai envoyé une demande de subvention au programme de Création, et j’ai croisé les doigts.
Dessin conceptuel pour ‘The Fish That Ruined Everything‘. Photo: gracieuseté de l’artiste.
Et bien sûr, je l’ai eu ! Deux mois plus tard, j’ai obtenu le financement et je me suis immédiatement replongé dans le projet. Bien que j’aie continué à entreprendre de nombreux projets, j’ai toujours pu revenir au livre, lui accorder l’attention et les soins dont il avait besoin sans me sentir coupable ou craindre qu’il ne soit pas rentable financièrement.
Dessiner au marché de nuit de Saint-Jean. Photo: gracieuseté de l’artiste.
Image promotionnelle pour ‘The Fish That Ruined Everything‘. Photo: gracieuseté de l’artiste.
J’ai terminé The Fish That Ruined Everything en août. J’ai ajouté quelques illustrations, formaté le livre à mon goût, et je l’ai publié. Il est terminé. La réaction a été positive et le livre a été couvert par le Maritime EDIT et le Grid City Magazine. Il ne deviendra peut-être pas un best-seller, mais, dans le pire des cas, je pourrai toujours en déposer quelques exemplaires au garage du coin.
Grâce à artsnb, j’ai pu mettre sur pied un projet de rêve et m’assurer que je donnais le meilleur de moi-même en tant qu’auteur et artiste. Grâce à cela, je me trouve à nouveau inspiré dans mon travail, et j’ai pu aborder le travail indépendant avec un intérêt et une vigueur renouvelés.
Pour une fois, je suis satisfait sur le plan créatif. Jusqu’au prochain projet, en tout cas.
Brandon Hicks est un auteur et un artiste basé à Saint-Stephen. Ses œuvres ont été publiées dans le Maritime EDIT, Fangoria, National Lampoon, CBC et plusieurs autres publications, dont The Rumpus, où il a été rédacteur en chef des bandes dessinées pendant sept ans. Ses pièces de théâtre et ses courts métrages ont été présentés dans des festivals internationaux, et il est l’auteur/illustrateur de plusieurs livres, dont la série Beezle, Buzzle and Barb pour la maison d’édition Humorist Books de New York, That’s Not True ! de The Manatee et le roman The Fish That Ruined Everything.
En tant qu’entité provinciale, le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick reconnaît qu’il effectue son travail sur le territoire traditionnel non cédé des peuples Wolastoqiyik, Mi’kmaq et Peskotomuhkati. Lisez la déclaration en entier ici.