Le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick est un organisme de financement des arts indépendant dont le mandat est prévu par la loi pour faciliter et promouvoir la création d’œuvres d’art et l’administration de programmes de financement pour les artistes professionnel.les de la province.
Connections et occasions : une résidence de 5 semaines en cinéma d’animation
Rédigé par Tracey Richard
Au printemps 2023, avec l’aide d’une bourse d’artsnb, j’ai eu la chance de participer à la résidence en cinéma d’animation de la Cinémathèque Québécoise à Montréal.
J’ai pu passer cinq semaines inspirantes à Montréal, entourée de gens exceptionnels, soit des cinéastes et des professionnel.les de l’industrie.
Photo à gauche : Le groupe des résident.es avec Marco De Blois, programmateur et conservateur en cinéma d’animation etdirecteur artistique aux Sommets du cinéma d’animation.
Photo à droite : Centre-ville de Montréal.
Mon séjour à Montréal a énormément contribué à faire avancer mon projet de court-métrage, La Femme et le Diable (titre de travail), sur lequel je travaille depuis quelque temps, avec ma sœur jumelle Angie Richard, qui est aussi coréalisatrice.
Inspirée de contes folkloriques acadiens, comme celui du « diable danseur », la recherche de ce projet se concentre sur les relations entre la femme et le diable. Ramenée à ses traits essentiels, cette légende raconte l’histoire d’une jeune fille que le diable, déguisé en charmant chevalier, a séduite et qui est punie pour avoir désobéi et accepté de pactiser avec lui. Avec ce projet, nous cherchons à traiter des sujets tels que la féminité et la ruralité, tout en explorant librement l’esthétique des films d’horreurs et de genre, à travers l’utilisation de techniques d’animation stop-motion. J’ai aussi appris beaucoup sur l’industrie du cinéma d’animation. J’ai pu visiter plusieurs lieux intéressants tels que les archives de la cinémathèque et le centre de conservation de Boucherville, et même deux studios de production, soit ED films et Embuscade.
Photo en haut à gauche : Mon bureau de travail.
Photo en haut à droite : Visite au centre de conservation de Boucherville.
Photo du bas : Les résident.es et Félix Dufour-Laperrière, réalisateur, scénariste et producteur au studio Embuscade films.
C’était très bénéfique pour moi d’être entourée des autres résident.es. Le groupe était composé d’Antonin (Suisse), Soline (France), Stéphanie (Martinique), Lukas (Winnipeg-basé à Montréal) et d’Angie (Acadie). Pendant toute la résidence, nous avons pu échanger nos idées, donner nos commentaires sur le travail des autres et partager nos expériences. Cette rencontre m’a permis de créer des liens d’amitié avec des artistes qui travaillent aussi en cinéma d’animation.
Cette résidence offrait également plusieurs opportunités. Ma participation aux Sommets du cinéma d’animation, tout particulièrement durant le 5 à 7 des résident.es, m’a permis de présenter mon projet à un public et de mettre en valeur l’expérience de ma résidence. Ce fut un moment très spécial. J’ai aussi pu partager mon projet avec la réalisatrice Inna Sahakyan (réalisatrice du film d’ouverture Aurora’s Sunrise), pendant une rencontre privée avec les résident.es lors d’une journée du festival. Il y a aussi eu plusieurs moments d’apprentissage tels que les WIP (Work in Progress) des sommets et la classe de maître de Janet Perlman (La fille au béret rouge).
Marco De Blois, Angie Richard et moi-même pendant la présentation de notre projet durant le 5 à 7 des résident.es des Sommets du cinéma d’animation.
Quelques images du travail fait lors de la résidence, partagé durant la présentation.
J’ai pu bénéficier de rencontres avec une mentore durant la résidence. Grâce à elle, j’ai pu découvrir et explorer plusieurs outils, par exemple de travailler avec une animatique. J’ai eu aussi la chance d’en apprendre un peu plus sur le feutrage et sur la fabrication de marionnettes.
De plus, ma mentore Eva Cvijanovic a été une source d’inspiration et une guide magnifique qui a su m’encadrer et faire évoluer mon idée de scénario.
Photo à gauche : Avec notre mentore, Eva Cvijanovic, réalisatrice et animatrice.
Photo à droite : Image du travail fait lors de la résidence, partagé durant la présentation.
Je suis revenue de cette résidence avec de très beaux souvenirs, de bons contacts et plusieurs pistes sur le plan professionnel à explorer dans un avenir rapproché.
La cohorte de résident.e.s en cinéma d’animation. De gauche à droite : Lukas Conway, Antonin Niclass, Angie Richard, (moi-même) Tracey Richard, Soline Fauconnier, Stéphanie Destin.
Crédit photo: Hyacinthe Raimbault
Tracey Richard est une cinéaste, musicienne et artiste multidisciplinaire acadienne basée sur les territoires traditionnels non cédés des peuples Wolastoqiyik et Mi’kmaq, à Moncton au Nouveau-Brunswick. Après des études en musique classique comme flûtiste, elle poursuit une pratique créative dans les arts médiatiques, explorant l’animation en volume, les installations audiovisuelles et les projections, en collaboration avec le Collectif HAT. Ses œuvres ont été présentées internationalement et à l’échelle nationale dans plusieurs festivals (Les Rendez-vous Québec Cinéma, Le Festival international du film sur l’art, Les Sommets du cinéma d’animation, Dawson City International Short Film Festival). En 2019, son film Le grous poisson remporte le prix Prix La vague ACIC/ONF de la Meilleure œuvre acadienne court métrage au 33ᵉ Festival international du cinéma francophone en Acadie.
Elle s’est également produite dans de nombreux festivals de musique et salles des provinces maritimes. Plus récemment, elle a participé au programme de mentorat en production musicale « Équité X » de la Fondation SOCAN et participe présentement au programme « Femmes en Post-Prod » de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision. Fan autoproclamée de films d’horreur, elle travaille actuellement sur un projet qui explore les aspects de la féminité, de la ruralité et de l’esthétique de l’horreur.
Restez à l’affût de la pratique de Tracey et du Collectif HAT :
En tant qu’entité provinciale, le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick reconnaît qu’il effectue son travail sur le territoire traditionnel non cédé des peuples Wolastoqiyik, Mi’kmaq et Peskotomuhkati. Lisez la déclaration en entier ici.