Le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick est un organisme de financement des arts indépendant dont le mandat est prévu par la loi pour faciliter et promouvoir la création d’œuvres d’art et l’administration de programmes de financement pour les artistes professionnel.les de la province.
Lors de mon passage à L’inis (l’institut national de l’image et du son) j’ai eu la chance de réaliser une websérie de 3×5 minutes nommé « Utukku » (scénario d’Edith Kabuya, production Fanny Bissonnette). Cette comédie d’horreur raconte l’histoire de Vielda, une jeune fille qui décide de se venger de sa pire ennemie. Elle ne réalise pas les conséquences fatidiques qu’auront ses gestes… Au menu : intimidation, chamanisme, poupée démoniaque et vibe des années 90.
Notre projet s’est démarqué́ tant au Canada qu’à l’international avec plusieurs sélections, de Toronto à Votkinsk (Russie), en passant par Bilbao en Espagne. Utukku s’est mérité le prix « Bronze Award » et « Student Award » au DC Web Fest (Washington, D.C.) ainsi que le prix pour « Best Horror » au Hollyweb Festival (Hollywood, CA).
Quand j’ai pris connaissance de notre sélection au Rio WebFest, au Brésil, j’ai instinctivement décidé de partir pour Rio de Janeiro. À ce moment, je terminais une escale d’un mois en Alberta, dans le cadre de mes fonctions avec le Wapikoni mobile. Cet organisme offre des ateliers de cinéma à des communautés autochtones. Étant donné que mon contrat avec Wapikoni se terminait bientôt, je disposais d’un peu de temps libre. De plus, la date limite pour les subventions de développement de carrière étaient encore atteignables. Peut-être que l’idée de s’envoler au Brésil n’était pas si folle que ça, après tout. Heureusement, artsnb était là pour me soutenir dans ma démarche. Une semaine après mon contrat, je m’envolais déjà pour le Brésil. Ça m’a laissé très peu de temps pour tout organiser, mais j’ai tout de même décidé d’ajouter, à mes frais, quelques semaines d’extra à mon voyage, question de voir du pays. Il faut comprendre que pour moi, l’idée de voir le Brésil ne datait pas d’hier…
Le Brésil, en dehors de ses belles plages, c’est de l’art, partout, tout le temps. Que ce soit dans la musique omniprésente dans les rues ou dans les murales tatouées sur ses murs…
Le Rio Webfest prenait place à Barra Tijuca, un quartier qui longe la mer, à l’ouest de Rio de Janeiro. J’ai logé chez une gentille femme nommée Monica et dès nos premiers échanges sur l’application Airbnb, j’ai dû dépoussiérer le peu de portugais que je connaissais grâce à Duolingo et la première saison de “3%”, sur Netflix. À quelques minutes de marche de chez elle, j’avais accès à la « Cidade Das Artes” (La cité des arts), le point névralgique du Rio Webfest. Cet édifice porte bien son nom, avec sa structure de béton futuriste et ses formes douces et sternes à la fois. La projection de ma websérie était la première journée. Ensuite, une panoplie d’oeuvres m’ont rempli d’inspiration tout au long des cinq prochaines journées du festival. J’ai eu la chance de rencontrer des cinéastes d’un peu partout sur la planète et d’échanger avec eux sur leur vision artistique, tout en sirotant des caipirinhas, le cocktail par excellence au Brésil. Cachaça, lime, sucre et boom! J’ai des nouveaux amis et potentiellement de futurs collaborateurs.
La soirée de la remise des prix, j’étais assis en première rangée avec les autres cinéastes étrangers. Utukku s’est vue nominée dans quatre catégories, soit Meilleure websérie internationale, Meilleur montage, Meilleure performance féminine action/fiction/ thriller/horreur (Léanne Désilets) et Meilleure réalisation action/fiction/thriller/horreur. Même si je ne suis pas reparti avec un trophée, l’expérience en aura valu la peine et de toute manière, je me serais mal vu continuer mon voyage avec quatre trophées dans mon sac à dos! Parce que oui, mon expérience n’était pas terminée.
Le Brésil, en dehors de ses belles plages, c’est de l’art, partout, tout le temps. Que ce soit dans la musique omniprésente dans les rues ou dans les murales tatouées sur ses murs, le Brésil a su me charmer. Mais comme toute histoire d’amour, on finit par voir de petites failles qui rendent l’expérience plus vraie, plus personnelle. Si on sort un peu des réseaux touristiques, on nous invite à la vigilance. Par exemple, dès ma première soirée à São Paulo, j’ai vu un homme prendre un chauffeur de taxi en otage à bout de couteau. Durant mes 5 semaines de voyage, la majorité des Brésilien/nes, m’ont admis que le pays était sensible au niveau politique. Partout où on regarde, des mouvements comme “Ele Não” (Lui, Non), cherchent à exposer les actions de l’extrême droite, dirigée par Jair Bolsonaro, président du Brésil. Cela dit, c’est par sa résilience que le Brésil se démarque. C’est une perle rare pour sa culture, son ambiance, sa population ouverte et chaleureuse mais surtout, sa fibre artistique. C’est une source intarissable d’inspiration pour n’importe quel artiste. Je retournerai certainement un jour, peut-être pour fouler, encore une fois, le sol de la Cidade Das Artes.
Depuis son enfance, Mathieu Laprise gribouille des petits monstres dans ses cahiers de mathématique, il explore les forêts du Nouveau-Brunswick et capture son réel et son imaginaire dans de petites boı̂tes noires. C’est après sa participation à l’émission «La Course Évasion autour du monde» qu’il décide de faire carrière derrière sa caméra. Grâce à deux bourses accordées par Unis TV, il approfondit ses compétences à L’inis. Sa passion pour l‘image l’a amené à travailler et voyager dans une trentaine de pays, notamment la Jordanie, le Mali et la Colombie. Son travail en télévision a été diffusé sur plusieurs chaı̂nes. Il s’est également mérité plusieurs prix pour des vidéoclips, des webséries et des courts-métrages.
INSTAGRAM : www.instagram.com/click_gotyoursoul
SITE WEB : matlaprise.myportfolio.com
COMMANDITAIRES/PROMOTEURS : L’inis (L’Institut national de l’image et du son)
En tant qu’entité provinciale, le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick reconnaît qu’il effectue son travail sur le territoire traditionnel non cédé des peuples Wolastoqiyik, Mi’kmaq et Peskotomuhkati. Lisez la déclaration en entier ici.